Pakistan : Imran Khan ordonne une enquête sur les conversions forcées des femmes issues des minorités religieuses

« Le Premier ministre a ordonné une enquête au cas par cas sur les incidents de conversions forcées de filles mineures appartenant à des communautés minoritaires, en particulier chrétiennes et hindoues, pour trouver les raisons de ce problème. »
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan vient d’ordonner une enquête au sujet des conversions forcées des femmes issues des minorités religieuses. Une décision saluée par les chrétiens, et notamment par Mgr Azad Marshall, président du Conseil national des Églises.
Lors d’une conférence de presse donnée le 30 novembre dernier, Tahir Mehmood Ashrafi, le représentant spécial du Premier ministre pour l’harmonie religieuse, s’est exprimé à ce sujet :
« Le Premier ministre a ordonné une enquête au cas par cas sur les incidents de conversions forcées de filles mineures appartenant à des communautés minoritaires, en particulier chrétiennes et hindoues, pour trouver les raisons de ce problème. La loi et les droits sont égaux pour tous. Les chrétiens, les hindous, les sikhs et les filles des minorités sont également nos filles. [..] Les mariages forcés, la conversion forcée de religion et l’enlèvement de filles mineures d’autres religions au nom de mariages ne seront pas tolérés. Le ministère des droits de l’homme, en consultation avec d’autres parties prenantes, élabore un mécanisme pour éliminer la peur du mariage forcé parmi les non-musulmans. »
Selon le Center for Social Justice, 162 conversions douteuses avaient été signalées dans les médias entre 2013 et 2020. Plus de la moitié d’entre elles (52%) se seraient déroulées au Pendjab, 44% dans le Sindh. Plus de la moitié des victimes (54,3%) sont hindoues, 44,44% sont chrétiennes.
Nasir Saeed, directeur du Centre for Legal Aid Assistance and Settlement (CLAAS) UK, dénonce « l’ignorance et l’inaction du gouvernement ».
« Les institutions censées respecter et suivre les lois se sont moquées d’elles. L’ignorance et l’inaction du gouvernement encouragent les auteurs à continuer de commettre de tels crimes odieux qui ne sont pas acceptables à tout prix dans un monde civilisé. Le Pakistan a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant et il est donc de la responsabilité du gouvernement d’aligner sa législation sur les traités et de punir ceux qui commettent de tels crimes. Retirer les filles chrétiennes et hindoues de leurs parents au nom de l’islam n’est pas acceptable. Les minorités ne se sentent pas en sécurité et sont préoccupées par leur avenir au Pakistan. »
M.C.
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